GOURHAND Pierre-Marie                                   Retour Guerre 14-18

Fiche matricule 2964

Mort pour la france

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Soldat àu 85e RI, 2e bataillon, 5ème compagnie

Encadrement du régiment au 1er avril 1917 : Lieutenant-colonel Sallé, commandant le 85e RI. Chef d’escadrons adjoint au chef de corps: commandant De La Rochère. Médecin-major de 2e classe: Detis Officier-adjoint au chef de corps: lieutenant Vrinat. Officier de détails: lieutenant Millet. Officier d’approvisionne ment: sous-lieutenant Vitré. Officier pionnier: lieutenant Grandfond. Officier chargé des liaisons: sous-lieutenant Pommier. Officier de renseignements: sous-lieutenant Morizot. Officier porte-drapeau: lieutenant Papinaud. Officier commandant le peloton de 37: sous-lieutenant Cauche. Chef de musique: Malzac.
1er bataillon : Chef de bataillon: commandant Dubreuil. Capitaine adjudant-major: capitaine Baston
Médecin auxiliaire: Mondon. 1ère compagnie: commandant de compagnie, lieutenant Pallier. 1ère section: sous-lieutenant Haudot; 2 section: sous-lieutenant Caudière; 3e section: adjudant Laurent; 4e section: sous-lieutenant Giacinti, aspirant Reverchon. 2e compagnie: commandant de compagnie, capitaine Perrin. 1ère section: sous-lieutenant Weldin; 2e section: sous-lieutenant Dalion; 3e section: adjudant Capitain; 4e section: sous-lieutenant Point. 3e compagnie: commandant de compagnie, lieutenant Beurier. 1ère section: sous-lieutenant Jacquin; 2e section: sous-lieutenant Pacaud; 3e section: sous-lieutenant Thomas; 4e section: adjudant chef Pierdet, aspirant Bordry. 1ère compagnie de mitrailleuses: commandant de compagnie, lieutenant Duperray. 1er peloton: sous-lieutenant Martin; 2e peloton: sous-lieutenant Gaulard; 1ère section: adjudant Teinturier; 2e section: sergent Joly; 3e section: sergent Clermontet; 4e section: sergent Julien.

2e bataillon : Chef de bataillon: capitaine Lauré; Capitaine adjudant-major: capitaine Defrance; Médecin aide-major de 2e classe: De Gennes. 5e compagnie: commandant de compagnie, capitaine Rotinat. 1ère section: sergent Lecoq; 2e section: sous-lieutenant Mayeur; 3e section: adjudant Daumy; 4e section: sous-lieutenant Cazal. 6e compagnie: commandant de compagnie, lieutenant Chabenas.

1ère section: sous-lieutenant Leboeuf; 2e section: adjudant Patrigeon; 3e section: sous-
lieutenant Vasseur; 4e section: sous-lieutenant d’Exea.
7e compagnie: commandant de compagnie, lieutenant Dufour.
1ère section: sous-lieutenant Bresson; 2e section: sous-lieutenant Collange; 3e section: 
adjudant Ranchin; 4e sectio n: sous-lieutenant Bourges.
2e compagnie de mitrailleuses: commandant de compagnie, lieutenant Brigaud.
1er peloton: sous-lieutenant Mazin; 2e peloton: sous-lieutenant Lepoutre; 1ère section: 
adjudant Perruchon; 2e section: sergent Maubert; 3e section: sergent Rouet; 4e section: 
sergent Touffus.
3e bataillon
Chef de bataillon: commandant Bernard
Capitaine adjudant-major: capitaine Gaulard
Médecin aide-major de 2e classe: Giret
Médecin auxiliaire: Champeau.
9e compagnie: commandant de compagnie, capitaine Roubeau.
1ère section: lieutenant Mhun; 2e section: sous-lieutenant Verot; 3e section: adjudant Canet; 
4e section: sous-lieutenant Choquet.
10e compagnie: commandant de compagnie, capitaine Pieuchot.
1ère section: sous-lieutenant Brosseaud; 2e section: sous-lieutenant Luas; 3e section: adjudant 
Delage: 4e section: sergent Cendre.
11e compagnie: commandant de compagnie, lieutenant Deffunt.
1ère section: sous-lieutenant Mommessin; 2e section: sous-lieutenant Leredde; 3e section: 
adjudant Robin; 4e section: sous-lieutenant Deguet.
3e compagnie de mitrailleuses: commandant de compagnie, capitaine Ducruet.
1er peloton: lieutenant Adermatt; 2e peloton: sous-lieutenant Martin; 1ère section: sergent 
Gervais; 2e section: sergent Lavenu: 3e section: sergent Lagay; 4e section: sergent Collinet.

Combat en champagne


Le mont Cornillet est un site français de combats de la Première Guerre mondiale, en Champagne. Le Cornillet est un des sept monts du massif de Moronvilliers, à l'est de Reims. Haut de 206 mètres, il est situé sur la commune de Prosnes (Marne). Cette position stratégique est occupée dès la fin de lapremière bataille de la Marne par les Allemands qui la fortifient puissamment. Les Français lancent sans succès des offensives pour prendre le mont.

Le 16 avril, le régiment apprend qu’une grande offensive a réussi sur notre gauche: de fortes positions ont été enlevées, de nombreux prisonniers ont été ramenés et cette annonce de bon augure dissipe toute hésitation, raffermit encore la confiance, élève les coeurs. «Pourquoi ne  ferait-il  pas  de  même?»  Dans  la  nuit  du  16  au  17,  les  compagnies  se  massent  dans  la parallèle  de  départ;  les  brèches dans nos  réseaux  sont  achevées,  les  derniers  ordres  sont donnés.  L’attaque  est  fixée  à  4  heures  45;  tous  attendent;  il  fait  froid;  la  nuit  sombre enveloppe  toute  forme  de  son  voile  épais;  la  pluie fouette  les  visages.  La  canonnade maintenant fait trêve; sur le régiment pèse un silence surprenant. «Encore quelques minutes» disent les officiers la montre en main. On vérifie ses armes, on boucle les dernières courroies, on  met  sac  au  dos. 
Puis,  à  4  heures  45,  «En  avant»  ordre  donné  à  voix  basse  et  répété  de proche  en  proche.  Des  ombres  informes  escaladent  le  parapet,  glissent  de trous  d’obus  en trous  d’obus,  franchissent nos  réseaux,  tandis  que  des  éclairs  déchirent  l’obscurité,  que  les obus  sifflent  au-dessus  des  têtes  et  s’écrasent  sur  les  branches  ennemies:  c’est  le barrage mobile.  Nos  soldats  courent, trébuchent,  tombent,  repartent.  En  face,  c’est  le  silence,  quand tout  à  coup  une  fusée  éclairante  jaillit  qui  permet  de  voir,  se  profilant  dans  la  pénombre, la ruée grandiose de la division. Mais l’ennemi vigilant est averti, ses mitrailleuses crépitent et le ciel est illuminé de fusées rouges et vertes demandant le barrage. Alors c’est la course rapide; de  toutes  les poitrines  s’élèvent  de  grands  cris,  le vent  apporte  la  rumeur  confuse  desrégiments  voisins:»En  avant!  En  avant!»  La  première  tranchée  est  bientôt  atteinte  et  la  lutte s’engage. 
Sur tout le long glacis de 1 200 mètres qui monte sans un couvert jusqu’à la côte 142, couronnée  d’un  puissant  ouvrage  doublé  à  contre-pente  de  la  tranchée  Leopoldshohe,  les mitrailleuses  entrent  en action,  rendant  impossible  toute  progression  à  découvert.  Des blockhaus bétonnés du bois de la Grille, elles prennent nos vagues d’assaut en enfilade. En  un  instant  les  pertes  sont  élevées;  de  s grappes  d’hommes  tombent,  aussitôt remplacés par d’autres, pas un songe à s’arrêter ou à regarder en arrière. Devant  nos  grenadiers,  l’ennemi  se  retire  en  combattant;  il  faut  progresser  à  la grenade, tranchée  par  tranchée,  boyau  par  boyau;  l’avance  est  ralentie  et  le  barrage  mobile continuant  sa  marche  dépasse  la  crête,  nous  laissant  sans  protection  sous  le  feu  de  l’ennemi qui devient de plus en plus dense.
Le  1er  bataillon,  dont  le  capitaine  adjudant-major  Baston  vient  de  prendre  le commandement, est décimé ( La belle conduite de la 4e section de la CMI lui valut la citation suivante à l’ordre de la brigade: «Les caporaux Borget Jules, Patureau Armand, de la CMI, et la 4e section de la CMI du 85e RI, à l’attaque du 17 avril 1917, chargés d’assurer la protection du flanc gauche du bataillon et voyant une contre-attaque se déclencher sur le régiment voisin, ont spontanément ouvert le feu, causant de très grosses pertes à l’ennemi qui n’a pu ainsi déboucher ( ordre de la brigade n°123, du 12 mai 1917). 
Au 2e bataillon qui l’a rejoint, les pertes sont aussi lourdes. Le capitaine Lauré, qui le commande, a déjà reçu deux blessures, une balle à la main, un éclat d’obus à la jambe, il faut une nouvelle balle qui lui traverse la figure pour qu’il consente à se laisser évacuer. A côté de lui tombe le capitaine  Defrance,  un  des  rares  survivants  du  début  de  la  campagne,  une  des plus  nobles  figures  du  régiment. «Officier  d’élite,  dira  sa  citation,  qui  possédait  les  dons  du commandement,  les  plus  belles  qualités  militaires,  les  ornements  de  l’esprit,  avec  un rayonnement  qui  en  faisait  l’idole  de  ses soldats».  Quatre  commandants  de  compagnie,  les lieutenants Pallier, Chabeant, Brigaud et Duperray, sont tués. Le sous-lieutenant Gérard, venu tard au front et qui, pour «rattraper le temps perdu» réclamait les missions le s plus périlleuses, tombe aussi face au bois de la Grille.
Se  groupant  autour  des  rares  officiers  survivants,  huit  pour  les  deux  premiers bataillons  sur  trente-quatre  qui  étaient  présents  au  début,  les  débris  des  2e,  3e  et  5e compagnies cherchent à progresser par les deux seuls couverts existants, les boyaux Bissing et de  l’Oder.  Ils  arrivent  ainsi  jusqu’à  l’ouvrage  de  la  côte  142,  où  l’ennemi  les  attend.  Un nouveau combat s’engage, mais contre-attaqués  vigoureusement,  leurs  grenades  épuisées,  ils doivent reculer lentement, semant leur route de cadavres. Parmi les héros tombés en ce point, on relève les corps du sous-lieutenant Mayeur, qui s’est battu comme un lion, de l’adjudant-chef Pierdet.
Cependant,  l’artillerie  ennemie  bombarde  furieusement  nos  positions  de  départ.  Le lieutenant-colonel Sallé, debout sur le parapet, impassible au milieu de la tourmente qui fait rage, cherche à suivre la progression de ses bataillons. Mais aucune liaison n’existe plus, les coureurs s’égarent ou sont atteints. Alors, deva nt cette situation imprécise, le chef d’escadrons de  la  Rochère  s’offre  à  aller  chercher lui-même  les  renseignements  que  réclame  le  colonel. 
Avec son habituel mépris du danger qui ne lui fait jamais courber sa haute stature, il part la canne  à la main, au  pas  de  promenade,  franchit  le  barrage,  atteint  la  ligne  de  grenadiers  et toujours placide, avec le même sang-froid, revient trouver le colonel. Le  combat  va  se  stabiliser.  On  s’accroche  dans  la  tranchée  de  Wahn,  troisième  ligne ennemie, avec de fortes antennes en avant. 
Les  jours  suivants,  le  régiment,  dont  les  pertes  ont  été  sévères,  manquant  de  cadres, organise  la  position  dans  un  sol  bouleversé  par  nos  torpilles,  sous  les  tirs  de  harcèlement continuels  de l’ennemi.  Les  ordres  reçus  sont  fermes:  il  faut  tenir  coûte que coûte, dominés par  les  observatoires  du  Cornillet;  il  faut  repousser  les  patrouilles  ennemies  et,  malgré  la fatigue des hommes, il faut, la nuit, construire une nouvelle tranchée qui sera la parallèle de départ de la prochaine attaque.

Extrait du livre "Historique du 85ème  RI (Anonyme, Chapelot, sans date) numérisé par Christine Malinowski"









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